L’édition 2024 du festival, en lien avec la thématique de Saison et l’histoire du Château, sera consacrée à la Seconde Guerre mondiale.

Au XX^e siècle, au cours de la Seconde Guerre mondiale, le château retrouve sa vocation militaire. En 1944, le Maréchal Rommel, en charge de la défense du Mur de l’Atlantique, en fait son Quartier Général (QG). Alors que les salons du château lui servent de chambre et de bureau, ses parties troglodytes sont réaménagées en casemates servant au transit des munitions vers le front et à l’installation du matériel de communication tel que la machine Enigma. La Roche-Guyon devient le village le plus occupé de France : trois soldats allemands pour un Français.

Le village porte également la mémoire de résistants. Justinien Blazy, directeur de l’hôpital de La Roche-Guyon, y cache des enfants juifs. Il sera fait Juste parmi les Nations. Henry R. Crowder, soldat américain, et Edmond Charles Mansuy, lieutenant des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) sont morts à La Roche-Guyon.

C’est en mémoire de cette occupation, du Débarquement du 8 juin 1944, des hommes qui sont morts pour notre liberté, et en pensant à celles et ceux qui vivent actuellement la guerre, que notre Saison culturelle 2024 sera consacrée à la Seconde Guerre mondiale.

Plusieurs décennies après sa fin, ce conflit continue à occuper une place importante dans l’imaginaire collectif des Français mais aussi des autres peuples impliqués dans le conflit, sans doute parce qu’il a bouleversé le destin de millions de personnes. De ces destins, les écrivain.e.s se font l’écho, en ramenant à l’échelle individuelle l’Histoire avec un grand H.

Inversement, le travail des historiens et chercheurs place l’événement en perspective. Le festival souhaite donner la voix aux deux, en couvrant un large éventail de thèmes et en conviant des auteur.e.s de générations et d’origines différentes. Car si les dates et batailles restent les mêmes, le regard et le discours changent selon si l’événement est vu de Londres, Washington, Moscou, Varsovie, Rome, Casablanca ou Tokyo. De même, pour beaucoup, la guerre ne s’est pas terminée le 8 mai 1945.

A l’heure où les derniers témoins directs disparaissent et où les enjeux de mémoire se font cruellement ressentir, il nous a semblé intéressant de porter une attention particulière au temps long de cet événement : en quoi cette guerre nous meut, en quoi elle nous concerne encore ?